Après 1880 l'importance du marché du vitrail religieux décroit, elle est en partie compensée par l'ouverture du marché civil pratiquement oublié depuis les Romains.
Les techniques vont évoluer avec deux écoles qui s'affrontent :
Le verre utilisé est très varié : plat au départ, il peut être plus ou moins travaillé de façon
Le verre peut être utilisé en une ou plusieurs couches.
Les morceaux peuvent être assemblés au plomb ou au cuivre, dont les rubans moins épais laissent plus de visibilité aux motifs peints (montage Tiffany, à partir de 1880).
Le verre américain est un verre façonné après dépôt de couleur et cuisson pour faire varier la transparence (verres Tiffany en particulier), c'est une technique nettement plus chère.
On a trouvé, pendant longtemps, des papiers à coller sur les vitres des portes et fenêtres imitant des vitraux ou le verre imprimé. Beaucoup de
maisons conservent encore ces fameux papiers.
* Ex fabricant de plomb et néanmoins lecteur Ph. Pradère apporte les précisions suivantes :
Le plomb est utilisé sous forme d'alliage en particulier avec le bismuth pour baisser la
température de fusion et pour ne pas trop chauffer les verres (eutectique pour les spécialistes)
- rien à voir avec Paul Bismuth ...
Au moyen âge les verriers utilisaient l'acide urique pour attaquer le verre et y accrocher
les pigments : on raconte qu'on faisait manger des pigeons à tous les repas aux prisonniers
et on collectait les urines : malheureusement beaucoup de prisonniers ne supportaient pas le
régime...
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Ci-dessus huit exemples :
La peinture du médaillon est réalisée en déposant des oxydes métalliques sur le verre avant de procéder à la cuisson. Ce procédé donne des surfaces plus ou moins opaques, ici un éclairage intérieur est nécessaire (la photo a été faite à l'aide d'un flash). En bordure on trouve des verres "blancs" colorés rouges et jaunes séparés par des perles roses et bleues (qui sont dites cives quand elles prennent une forme de disques aplatis plus importants). La partie claire est en verre mécanique présentant un faible relief.
Qui pourrait nous dire quel est le personnage peint sur le médaillon ?
(Voir infovitrail pour une information plus précise)
Les étapes de la fabrication d’un vitrail
Cette opération est le préalable à l’exécution d’une verrière. La maquette doit donner l’idée du vitrail achevé et elle est une proposition pour le maître d’œuvre ou le commanditaire potentiel. Exécutée généralement à l’échelle de 1/10, elle doit comporter le dessin des armatures de fer qui divisent le vitrail en panneaux ainsi que sa composition chromatique et graphique.
La coloration est essentielle pour la fabrication d’un vitrail ; c’est l’opération qui permet au peintre verrier d’établir son plan de coloration en fonction de la situation et de la destination du vitrail dans l’édifice. Les couleurs se choisissent d’après un nuancier comprenant tous les échantillons de verres de couleur dont dispose le maître verrier.
Le peintre verrier établit ensuite un carton en grandeur d’exécution, c’est-à-dire à la taille exacte du vitrail. Tout doit être soigneusement tracé ainsi que les mesures exactes des panneaux divisant la baie.
Le peintre verrier met sur le carton un calque et relève le tracé des plombs suivant leur axe en traçant les lignes qui déterminent la coupe des pièces de verre. Puis ce calque est reporté à l’aide d’un papier carbone ou un papier fort, c’est le tracé. Avant de retirer le calque, chaque panneau est numéroté, ainsi que chaque pièce afin de retrouver la position exacte de la pièce tout au long de l’exécution du vitrail. L’opération achevée, on sépare les différents dessins. Le carton est affiché au mur et servira de repère pendant tout le temps que durera la fabrication du vitrail.
Cette étape consiste à préparer les formes des pièces qui devront ensuite être coupées dans les verres. On découpe à la lame les contours des panneaux et les pièces à l’aide de ciseaux à double lame. Chaque pièce découpée s’appelle un calibre.
Depuis la Renaissance, le verre est coupé à l’aide d’un diamant. Auparavant, les maîtres verriers et les ouvriers se servaient d’un fer porté au rouge. Le diamant suit les contours du calibre maintenu par les doigts sur le verre. Le grugeoir sert à corriger les éventuelles imperfections. On passe alors sur les contours une pierre à égriser, ou une lime, pour éviter les coupures. La pièce coupée doit être accompagnée de son calibre. Elle est ensuite posée sur un plateau.
L’artiste procède à la pose de la peinture après avoir procédé à une mise en plombs provisoire avec de la cire.
Le peintre se sert d’une matière noire ou brune nommée grisaille.
La grisaille est une poudre d’oxyde de fer ou de cuivre à laquelle on ajoute un fondant. Elle est étendue à l’eau ou au vinaigre additionné de gomme arabique ou d’essence grasse.
Cette préparation doit avoir une consistance différente suivant les effets à obtenir. Elle se pose aussi avec divers pinceaux qui ont chacun un usage précis.
Aujourd’hui il existe des grisailles de différentes couleurs, ce qui n’était pas le cas au Moyen Age. Elles sont généralement préparées à l’eau et mélangées à de la gomme arabique.
Chaque peintre a ses propres méthodes de pose de grisaille, c’est ce travail qui définit une partie de son talent.
Le peintre sur verre peut recourir aujourd’hui à d’autres méthodes quant à la pose de la peinture.
Appelé aussi « mise en plomb » se fait lorsque les pièces sont prêtes ; le « chemin de plomb » détermine l’organisation du réseau et l’ordre du montage des pièces ; il dessine le motif du vitrail. On utilise des plombs sous forme de baguette en forme de H.
Lorsque tous les plombs sont assemblés le réseau est solidarisé en faisant fondre un peu d’étain sur chaque intersection
Cette opération assure l’étanchéité et consolide le vitrail. Elle reste très controversée car ses effets peuvent altérer la qualité des matériaux à long terme.
Monique Roussat,
que l'on remercie vivement ! extrait de http://amis-arbresle.com/article.php?id_article=132
(à propos de Lucien Léopold Lobin, maître verrier tourangeau au 19ème siècle)